Après Tikal, Florès et Semuc Champey, me voici arrivée à la dernière mission hôtel de ce voyage guatémaltèque avec les eco-hôtels Uxlabil. Une étape d’une dizaine de jours qui se décompose en trois escales : l’ancienne capitale Antigua, le lac d’Atitlan, et l’actuelle capitale Guatemala La Ciudad (« La Ville »). Allez, venez, je vous présente à Francisco !
De l’Anthropologie à l’Hôtellerie
Francisco (Paco) est guatémaltèque. Il a grandi dans un petit village à la frontière avec Le Salvador. Il commence sa carrière comme Professeur des écoles et continue à étudier en parallèle l’anthropologie, la philosophie, la littérature et la socio-politique. Et puis alors qu’il a tout juste 24 ans, on lui propose un poste de Coordinateur UNICEF pour les pays du Nicaragua & Panama, puis plus tard du Salvador. Sa mission à UNICEF lui permet de voyager à travers l’Amérique Centrale, ainsi qu’à travers le monde. Il travaille ainsi pour UNICEF durant 22 ans. Il devient ensuite Professeur à l’Université en recherche et investigation. Paco est aussi écrivain (5 livres publiés et 8 en révision en ce moment même!). Il écrit des essais sur des sujets d’anthropologie (Bartolomé de las Casa, les Mayas…) et aussi des fictions romanesques inspirées d’histoires vécues.
Uxlabil Eco-Suites Guatemala La Ciudad
Et puis, inspiré par ses voyages à travers le monde avec UNICEF, il débute une nouvelle aventure : il construit en 1997 au sein de la capitale son 1er hôtel. Un cours de gestion entrepreneuriale, et un an et demi plus tard, l’hôtel est opérationnel. L’objectif est de pouvoir proposer aux professionnels venant travailler à la capitale un lieu confortable et chaleureux imprégné de la culture maya locale. Située à 15min du centre ville et de l’aéroport, Uxlabil Eco-Suites propose 25 petits appartements pour des séjours de une à deux semaines en moyenne.
Uxlabil Eco-Hotel Atitlan
Paco a depuis toujours un rêve d’enfant : avoir une maison au bord du lac magique d’Atitlan. Il visite de nombreux terrain tout autour de ce grand lac. Et c’est finalement au sein du petit village de San Juan de la Laguna qu’il passe à l’action. En 2002, il entame la construction de ce 2nd hotel : au départ 6 chambres, puis 9, 10, 12, et aujourd’hui 16. Cet hôtel est le meilleur exemple des trois en terme de responsabilité écologique et sociale (je le développe ci-dessous).
Uxlabil Hôtel Galerie Antigua
Entre Guatelemala La Ciudad et Atitlan, il y a Antigua, l’ancienne capitale (qui ne l’est plus depuis 1773 à la suite d’un énième tremblement de terre dévastateur). C’est la ville la plus visitée du Guatemala. Avec son style architectural colonial et les volcans qui l’entourent, Antigua a un charme tout particulier. De 2003 à 2008, Paco y opère un 1er hôtel. Mais le loyer est trop cher et la concurrence rude. En Avril dernier, Paco retente l’expérience. Il loue une maison bourgeoise au cœur de la ville qu’il rénove complètement. Ce nouvel hôtel propose 9 chambres chapotées par une belle petite terrasse. Le concept du lieu est celui d’un Hôtel-Galerie avec comme thématique celle des églises de la ville et de leur architecture.
La vision eco-touristique de Paco
Uxlabil signifie en Quitché « ce qui te maintient en vie », qui peut être traduit par « ta respiration». Pour Paco, un éco-hôtel est avant tout « un projet qui s’harmonise avec la culture et l’environnement » (un proyecto que armoniza con la cultura y el ambiente). Je développe sur Hopineo en détails les pratiques eco-touristiques de l’hôtel de Atitlan, vous pouvez consulter l’article en cliquant ici.
Mayan Birds, Biodigestor, Jardin Biologique…
Paco est toujours à l’affut de nouvelles solutions pour rendre l’hôtel toujours plus respectueux de son environnement. Il y a le récent projet d’observation des oiseaux « Mayan Birds », les diners au style familial cuisinés à partir des fruits et légumes du jardin biologique, les panneaux solaire spour chauffer l’eau… et puis, ma visite coïncide avec l’installation d’un biodigesteur, quelle chance ! Un biodigesteur permet de transformer les déchets organiques en un liquide fertilisant et en biogaz. Retrouvez la video et l’article complet sur le sujet directement sur Hopineo.org.
« Améliorez mon idée ! »
Le personnel de l’hôtel d’Atitlan est comme une petite famille. Tous sont originaires du village. La langue maya la plus parlée au Guatemala est le Quitché, mais dans cette région, on parle plutôt le Tzutujil. J’apprends quelques mots de cette jolie langue, surtout « Maltioch » qui signifie merci. La maitresse de maison est Angela. Aux fourneaux on rencontre la jeune Eva. Et pour le bricolage et le jardin ce sont les garçons, Lucas et Juan, qui s’y collent. Pour nettoyer les chambres, tout le monde met la main à la pâte !
Paco délègue beaucoup et laisse place à l’initiative pour proposer ou améliorer ses idées. J’ai eu l’occasion d’assister à une réunion de préparation à l’accueil d’un road show (visite de tour opérateurs). Paco présente les enjeux, et demande à son équipe « qu’en pensez-vous ? comment pouvons-nous faire cela ? quelle est la meilleure solution selon vous ? ». Une manière de manager très participative qui me plait beaucoup.
Un nouveau coup de coeur
A chaque nouvelle escale guatémaltèque, je suis tombée amoureuse (je tombe amoureuse facilement… je sais). Mais le truc, c’est que je trouve un charme spécial et différent à chaque endroit… alors c’est trop difficile de choisir ! Dites, j’ai le droit d’avoir plusieurs amoureux au Guatemala… s’il vous plait ?! Les ruines de Tikal au lever du soleil, les collines, rivières et bassins naturels de Semuc Champey, l’architecture coloniale d’Antigua, et puis le lac Atitlan et ses volcans. A la fois une belle diversité, mais avec toujours, partout, un dénominateur commun : des personnes tellement gentilles, une cuisine délicieuse, une faune et flore précieuses, et une culture riche en histoire, mystères et légendes.
Le Guatemala est assez méconnu en Europe, mais tous les voyageurs que j’ai pu rencontrer sur la route sont d’accords : c’est une magnifique surprise. Et l’insécurité alors ?! Oui, car c’est le premier mot qui vient à l’esprit de toutes les personnes avec qui je parle en France… et bien très sincèrement, je ne me suis jamais sentie en danger ou quoique ce soit durant ce voyage au Guatemala… bien sûr, il ne faut pas aller se balader seule la nuit dans les recoins de la capitale, et je n’ai pas tenté l’expérience… mais à Paris non plus !
J’aurai passé en tout un peu plus de 3 semaines au Guatemala. Ce n’est pas toujours évident de trouver le bon équilibre entre les moments passés à donner un coup de main à l’hôtel, la rédaction des articles du blog, la préparation de la suite du voyage et prendre aussi des moments pour découvrir les trésors de l’endroit. Mais cet Hospitality Tour m’a permis avant tout de vivre le Guatemala à travers de belles rencontres, en particulier les Directeurs et personnels des hôtels avec qui je passe beaucoup de temps, et cela est à mes yeux très très précieux.
Je n’aurai que survoler ce pays, le « Guatebuena » comme le surnomme Paco. Je ne suis pas allée jusqu’à Rio Dulce, et à chaque escale, je n’ai pas exploité tout le potentiel d’excursions à faire aux alentours. Mais cela fut une belle introduction, et j’espère avoir réussi à vous transmettre l’envie de découvrir ce précieux joyau de l’Amérique Centrale. Si vous passez par là, surtout passez le bonjour de ma part à l’équipe du Jaguar Inn, Utopia et Uxlabil, por favor !
Et Vous ?
Que connaissiez-vous du Guatemala (avant de lires mes articles!) ?
Avez-vous des exemples d’hotels utilisant un biodigesteur ?
Quels sont vos endroits préférés au Guatemala ?