[Equateur] Pour Vilcabamba, non ami Renato de Quito, ainsi que le Lonely Planet, recommandaient tous deux de séjourner à Rumi Wilco, une réserve naturelle privée proposant aussi un hébergement. Quittant Cuenca (où j’aurai fait une courte escale bien studieuse) je contacte alors Rumi Wilco leur présentant mon HopTour et proposant de faire une courte vidéo pour présenter leur belle initiative et partager leur engagement pour un tourisme responsable. Ils m’invitent à venir, nous pourrons alors en discuter, et puis sinon, c’est 8$ la nuit dans une chambre partagée.
Carnets de Voyage
J’arrive à la nuit tombée, accompagnée par un couple de belges très sympas que j’avais rencontré dans le bus et invité à me suivre. Je fais connaissance le lendemain matin avec Alicia et Orlando le couple d’Argentins qui gèrent la partie lodge de la réserve naturelle (qui est une association de cinq propriétaires différents). Ils me disent finalement qu’ils ne souhaitent pas faire de vidéo, et qu’ils ne souhaitent pas non plus de conseils en marketing : ils reçoivent déjà assez de voyageurs, et ne sont que tous les deux à gérer le lodge. Ne souhaitant pas employé quelqu’un pour les aider, ils préfèrent donc continuer ainsi, sans chercher à augmenter le nombre de visiteurs.
Je resterai donc deux nuits et paierai mes 16$. C’est la première fois que cela m’arrive à vrai dire. A chaque fois que je fus en contact avec un hôtelier (d’autant plus un ecolodge) et que j’arrivai sur place pour faire connaissance, on m’invitait généralement plutôt à passer plus de temps qu’à payer mon hébergement… cela me rend un petit peu triste sur le coup, et puis bon, en y repensant, si ils ne souhaitent pas partager leur histoire ou bonnes pratiques, ou communiquer sur internet sur le projet, c’est aussi le signe qu’ils doivent avoir trouvé un certain équilibre économique satisfaisant.
C’est sûr que ça contraste fortement avec certaines de mes expériences passées. Prenez par exemple un Douglas (Yachana Lodge, Equateur), qui a plus de 70 ans, lance tous les ans de nouveaux projets pour chercher à avoir un important impact positif, non-seulement environnemental, mais aussi social (à travers l’éducation en particulier). Le « marketing » ne sert pas seulement à « vendre plus », mais aussi à « vendre mieux », en augmentant la valeur perçu par le voyageur, en permettant de collecter plus de fond pour créer des emplois ou mieux financer des projets (sans être si dépendant des dons).
Chacun a sa manière de voir les choses, de gérer un projet de tourisme responsable, en faisant preuve de plus ou moins d’ambition. Cette courte expérience à Rumi Wilco m’aura permis de découvrir une autre vision, un autre mode opératoire en la matière.
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