[Equateur] Aprés Shayari et Limoncocha, me voici accueillie dans une 3ème
communauté kichwa de l’Amazonie équatorienne, cette fois-ci sur les rives de rivière Napo et à l’entrée nord-ouest du grand et fameux parc national de Yasuni. C’est une visite très improvisée. Je rencontre, lors d’une formation Rainforest Alliance à Limoncocha, Otorino qui me propose de venir le lendemain passer 2 nuits chez lui pour découvrir le projet de tourisme communautaire de son village. Je devais rendre visite à Sani Lodge et à Napo Wildlife Center, mais au dernier moment les deux visites sont tombées à l’eau. J’accepte donc avec plaisir l’invitation!
Rencontrez la Communauté Kichwa de Rio Indillama
Capacité: Cabanes et Camping
N’ont pas de site internet pour le moment
Contacter German à Limoncocha (ctclimoncocha@gmail.com) pour qu’il vous donne le numéro de téléphone d’une personne de la communauté de Rio Indillama.
HopTrip – Florie
Date: Mai 2015
Durée: 2 jours
Missions accomplies:
- Edition et publication d’une vidéo de présentation du centre de tourisme communautaire
Video – Hopineo.org
Carnets de Voyage
Lors de la formation Rainforest Alliance, je rencontre Otorino, un monsieur kichwa qui est venu de l’autre côté de la rivière Napo pour assister à l’atelier. Sa communauté « Rio Indillama » a elle aussi commencé depuis 6ans un projet de tourisme communautaire. Ayant entendu parler de mon coup de pouce à la communauté de Limoncocha avec les vidéos, il m’invite à leur rendre visite. J’ai juste trois jours devant moi avant mon prochain lodge, et accepte avec plaisir de le suivre le lendemain à bord de son petit bateau à moteur!
Le destin veut donc que je me rende finalement dans le fameux Parc National de Yasuni, et cela malgré l’annulation au dernier moment des deux contacts de lodges que j’avais dans ce coin (Sani Lodge est en rénovation et Napo Wildlife Center acceptait avec plaisir que je vienne faire des vidéos pour partager leurs bonnes pratiques en tourisme responsable, mais en échange que je paie 600$… !).
Et je crois que parfois le destin est bien fait, encore un exemple de comment un évènement qui peut paraitre négatif (annulation de mes visites dans les deux lodges) permet l’arrivée d’un évènement encore plus positif que le plan initial. Je vis aux côtés d’Otorino une expérience vraiment authentique. Je suis hébergée dans sa maison, cuisine à ses côtés (le soir, à la lumière de nos lampes frontales), prend ma « douche » dans la rivière, et passe toute une journée à marcher dans la forêt primaire du Parc Yasuni accompagnée par un guide originaire du lieu même et que je n’ai rien que pour moi, c’est pas génial!
Otorino a une dizaine d’enfants, certains vivent toujours dans le village, d’autres sont partis. Il est veuf depuis quelques années et la solitude lui pèse. Ils vivaient avant de l’élevage de quelques vaches et surtout de la culture du cacao. Il s’est reconvertit en guide et il adore ça. Il peut ainsi partager toutes ses histoires et connaissances, en particulier, des plantes médicinales. Cependant, il est obligé d’aller régulièrement aux alentours car trop peu de touristes viennent au sein même de sa communauté de Rio Indillama.
Plusieurs personnes de la communauté se sont regroupées pour développer un centre de tourisme communautaire. Otorino en est le Président, son fils, le coordinateur. Ils ont fait des « minga » (groupes de travail collaboratifs et volontaires) pour construire plusieurs cabanes à 20min de marche du village, au milieu de la forêt, au bord de la rivière. L’endroit est très sympa et opérationnel. Ils reçoivent des groupes de temps en temps. Cependant, ils n’ont ni site internet, ni page facebook, ou même seulement une adresse email. Il n’y a pas internet dans le village et l’électricité seulement le soir lorsqu’ils allument le générateur. Pourtant ils souhaiteraient recevoir plus régulièrement des touristes et proposent des tarifs bien plus attractifs que la plupart des lodges situés dans le Parc Yasuni ou sur les rives de la rivière Napo.
Alala… parfois je me dis que je devrais venir faire un volontariat plus long et créer un bon site internet pour regrouper les infos de tous ces différents centres de tourismes communautaires, y indiquer les numéros de téléphones de différents coordinateurs, faire une carte google map, donner des instructions claire sur comment y accéder et combien cela coute-t-il… Ce n’est pourtant pas si compliqué… Pourquoi personne ne s’en charge-t-il ? (Pour les futurs voyageurs en Equateur qui se retrouveraient sur mon blog et qui souhaiteraient se rendre a cette communauté de Rio Indillama, le mieux est de contacter German de Limoncocha pour qu’il vous mette en contact : www.limoncochactc.com)
Après une première super journée à marcher dans la foret avec Otorino, je devais, le lendemain, passer du temps dans la communauté pour filmer un peu les lieux et interviewer quelques volontaires (comme j’ai fait avec Shayari et Limoncocha). Mais le lendemain est la fête annuel de commémoration de l’anniversaire de la fondation de la communauté, et tout le monde est bien occupé… et puis surtout, le Président de la Commune, ne veut pas me donner son autorisation de filmer quoique ce soit sans avoir pu au préalable se réunir avec son comité. Je suis un peu triste car c’est vraiment dommage pour eux. La vidéo que je fais est un travail volontaire pour les aider à donner plus de visibilité pour leur projet de tourisme communautaire. Je trouve cela vraiment dommage qu’ils fassent preuve de tant de rigidité et « bureaucratie » et ne profite pas de ma présence, même si tout s’est organisé si rapidement.
Sur le coup je le prends assez mal à vrai dire, et Otorino est vraiment désolé. Mais bon, je fais la vidéo d’entretien avec Otorino et son fils dans la maison d’Otorino cachés des autres. Et puis, avec le recul, je comprends aussi qu’il y a certaines traditions et manières de faire qui permettent aussi d’assurer un certain ordre « démocratique » au sein de la communauté, et je dois respecter cela.
Je fais finalement la vidéo au mieux avec les photos et vidéos réalisées la veille (cf ci-dessus), et pars dans la soirée repasser une nuit à Limoncocha avant de me rendre à mon prochain lodge : Yachana (ce qui signifie en kichwa « un lieu pour apprendre »). Je ne le sais alors pas encore, mais j’étais sur le point de me rendre vers le lodge qui deviendra mon meilleur exemple de tourisme responsable de tout mon voyage jusque-là !