Après Nuquí, Guachalito et Jurubidá, j’arrive finalement à Utría pour connaitre « Mano Cambiada » le projet de tourisme responsable de Josefina que j’avais rencontrée rapidement à Bogotá lors du salon du tourisme ANATO. C’est à nouveau à bord d’une petite embarcation de pêche que je rejoins ma nouvelle destination à trente minutes au nord de Jurubidá où je fais mes adieux à Carmen et Nohelia.
Le Projet Mano Cambiada
Josefina vient de remporter le prix CAFAM de la femme de l’année pour son rôle pionnier et rassembleur en matière de développement de projets de tourisme responsable et communautaire dans la région du Chocó. Hélas, mes dates de séjour dans la région ne coïncident pas avec les siennes, elle est en ce moment sur la côte Atlantique. Mais son fils, Lucho, est là pour m’accueillir.
Mano Cambiada est situé au sein même du Parc National Naturel de Utría, le spot idéal pour partir à la découverte des mangroves voisines via le pont en bois d’1 km construit pour parcourir les alentours ou bien même en kayak. La zone a été déclarée Parc National en 1987 (nous sommes nés la même année !). Il y a toujours eu la possibilité de s’héberger sur place, mais Mano Cambiada a repris l’administration des lieux depuis 2008 pour améliorer l’infrastructure et promouvoir la destination.
Le chambres sont réparties dans trois cabanes différentes, et on peut écouter la nuit à la fois le bruit des vagues, la brise passant entre les arbres de la forêt tropicale et les sons des animaux qui l’habitent : un mix parfait pour une reconnexion totale avec la nature. Retrouvez sur Hopineo la présentation de Mano Cambiada, et deux pratiques responsables en video (les hopsolutions): Promouvoir les Parcs Nationaux Naturels et Transport de Déchets Plastique par les Voyageurs.
Développement d’un Tourisme Communautaire
Le tourisme communautaire et un tourisme organisé par et pour la communauté. L’objectif est alors de rassembler les différents acteurs de la destination (transport, hébergement, restauration, activités) autour d’un double objectif commun :
- proposer une expérience unique et authentique aux voyageurs souhaitant découvrir et apprendre d’une culture différente de la sienne,
- afin de développer la région comme destination touristique et ainsi travailler ensemble au sein de la communauté au développement économique de la zone.
Cependant entre la théorie et l’application terrain ce n’est pas si évident. Il est difficile de répartir les revenus entre tous, surtout lorsque certains travaillent plus durement que d’autres. Il peut alors surgir des jalousies et conflits internes. Et le processus de développement de la destination prend un certain temps. Les fruits des efforts d’aujourd’hui ne se récoltent pas demain. Un projet de tourisme communautaire se développer sur plusieurs années. Cliquez sur les liens ci-joint pour télécharger une étude de marketing publiée par le CBI (Ministère des Affaires Étrangères d’Hollande) très intéressante sur le sujet : en anglais / en espagnol.
C’est la première expérience de mon Hospitality Tour d’Amérique Latine dans un projet de tourisme communautaire. J’ai déjà confirmé en Equateur d’autres projets de ce type. J’ai hâte d’apprendre plus à ce sujet. Ce type de tourisme n’est-il pas le plus responsable et durable de tous ?