[Equateur] Après ma visite de la communauté de Shayari, je continue avec un deuxième centre touristique communautaire kichwa, celui de Limoncocha. Ce petit village est situé au cœur d’une bioréserve amazonienne, juste à côté de la fameuse rivière Napo. Sa lagune est le spot parfait pour observer caïmans, grenouilles, oiseaux… et il parait, qu’il y aurait même des anacondas dans le coin. Mais rassurez-vous, ils sont bien timides, et se cachent au fin fond des recoins les plus sauvages de la forêt!
Rencontrez la Communauté Kichwa de Limoncocha
Capacité: 5 dortoirs et une chambre privée (total de 26 lits)
www.limoncochactc.com
Germán, ctclimoncocha@gmail.com
HopTrip – Florie
Date: Mai 2015
Durée: 6 jours
Missions accomplies:
- Edition et publication d’une vidéo de présentation du centre de tourisme communautaire et construction d’une trappe à graisse.
- Profil sur TripAdvisor et Hostelworld.
Video – Hopineo.org
Carnets de Voyage
Ma visite dans un 2eme centre de tourisme communautaire
Je rencontre à Limoncocha une autre étude de cas de tourisme communautaire, avec une dynamique assez différente. A Shayari, une famille en particulier était en charge du projet (en répartissant ensuite les profits, après paiement des salaires, avec tout le village), et avait un leader charismatique en la personne du papa, Fauster. A Shayari, ils ont dû travailler à développer une expérience touristique autour d’un morceau de forêt primaire et de la culture kichwa. A Limoncocha, le village fait partie d’une réserve biosphère naturelle et a un trésor naturel plutôt spécial : sa lagune aux caïmans. Le projet de tourisme communautaire, nommé « Cabanes Pusara », est organisé par 17 associés provenant de différentes familles, et n’a pas vraiment « un » leader pour orchestrer le tout (ce qui rendra l’organisation de mon séjour et la coordination des prises de vue pour la vidéo un peu plus difficile à vrai dire).
Comme la lagune et la réserve apparaissent sur les cartes (dont la carte du guide de voyage Lonely Planet), quelques voyageurs, et en particulier des naturalistes et biologistes, trouvent leur chemin jusqu’aux cabanes Pusara. De plus, German, l’administrateur des lieux, travaillait auparavant pour un lodge privé de la région et a établi de bonnes relations avec quelques petits tour-opérateurs qui leur apportent des groupes de temps en temps. Je réussis pendant mon séjour à référencer le projet sur TripAdvisor et HostelWorld.com et ainsi contribuer, en plus de la vidéo, à leur donner encore un peu plus de visibilité sur Internet.
Ici aussi, des ONG ont donné un coup de pouce pour construire la structure d’accueil. Durant mon séjour, j’assiste justement à l’intervention de deux formateurs envoyés par Rainforest Alliance pour faire le suivi du projet touristique des Cabanes Pusara, et dispensé deux sessions de formation sur le sujet de l’attention clientèle pour les différentes personnes travaillant avec le tourisme dans la commune de Limoncocha.
Le Tourisme, une alternative au Pétrole ?
Si les ONG viennent aider ces petits projets de tourisme communautaire c’est dans l’idée de démontrer que sur le long terme la foret, habitat d’une grande diversité de faune et flore, a plus de valeur « debout » que coupée, et que cette même foret, via le tourisme, peut aussi être source de travail et de développement économique pour les communautés… et que donc couper les arbres pour vendre leur bois, planter des hectares de palmes africaines (pour fabriquer la maudite huile de palme) ou laisser libre cours aux sociétés pétrolières (dont les régulière fuites contaminent les rivières voisines) n’est pas une solution durable si l’on pense à l’héritage laissé pour les futures générations.
Bon, il faut aussi être réaliste… 80% des revenus de l’Equateur proviennent du pétrole, et dans l’immédiat le pays a besoin de cette source de revenue pour investir dans l’éducation et la diversification de son économie, et pouvoir créer des sources de revenus plus responsables et durables. Exploiter un peu de pétrole dans cet optique, et non dans l’optique d’enrichir quelques individus, et avec de très hautes normes de qualité et respect environnementale, peut alors paraitre acceptable.
Avez-vous entendu parler de l’initiative Yasuni ITT ? C’est le sujet de beaucoup de conversations dans la région… Pour expliquer rapidement : 1) sous les sols du parc national de Yasuni un grand réservoir de pétrole. 2) en 2007, l’Equateur a proposé à la communauté internationale de ne pas exploiter ce pétrole en échange de recevoir la moitié de la valeur pétrolière estimée durant les 13 prochaines années ($3.6 billions). 3) l’année dernière le projet fut finalement abandonné et l’exploitation pétrolière va commencer, mais avec une technique spéciale qui permet de pomper de manière « horizontale » et donc en bordure du parc… Hum, hum, bien compliqué tout cela…
Mes 28 ans en Amazonie !
Lorsque j’ai quitté Quito pour me rendre en Amazonie, j’ai averti mes proches : « Ne vous inquiétez pas si vous n’avez pas de nouvelles durant ces prochains jours, je n’aurai certainement que très peu accès à internet. » LOL… s’était sans compter sur le célèbre : « Le pétrole te connecte ! » affiché dans chaque village. Et j’ai en effet une des meilleures connexions de tout mon voyage, ce qui me permet de skyper avec un peu tout le monde, et de bien travailler. Je devais y passer 3 jours, mais comme mon séjour avec Sani Lodge et Napo Wildlife Center s’annule au dernier moment, et que la communauté est très occupée avec les célébrations de la Fête de Mères, puis des funérailles, je rallonge chaque jour un peu plus pour pouvoir toutes les vidéos nécessaire, et y resterai finalement toute une semaine… dont ma journée d’anniversaire qui sera saveur chicha (boisson de yuca fermentée légèrement alcoolisée). Depuis mes 21 ans célébrés à Petrozavodsk en Russie, cela est donc mon 5ème anniversaire passé à l’étranger : Allemagne, Tahiti, Nouvelle Zélande… et donc à présent Amazonie, Equateur !