Si je vous dis: Parc National de Corcovado, péninsule de Osa, océan Pacifique… vous me répondez ? Costa Rica ? Oui ! Bon, en même temps c’est facile, vous avez la carte juste là sur votre droite, ha, ha 😉 Je continue mon épopée au royaume de l’éco-tourisme. Cette fois-ci au menu : une ferme permaculture devenu écolodge, je vous présente la Finca Exotica.
Le Projet « Camino Sostenible » (=Chemin Durable)
C’est via le blog de deux voyageurs hispanophones, Eli and Alex, dont il semblerait que je suive les pas, que je me retrouve à Finca Exotica.
Lors d’une pause dans une auberge de jeunesse au Salvador, en discutant avec le propriétaire des lieux, celui-ci me dit avoir auparavant rencontré un couple qui faisait la « même chose » que moi. En retrouvant un autocollant qu’ils avaient à l’époque collé sur le côté d’un des frigo de l’auberge, nous retrouvons la direction de leur site internet. Je surf leur blog, leur envoie un email. Ale et , un couple mexico-argentin, à justement voyager du Mexique à l’Argentine, faisant le pont entre leurs deux pays respectifs, et à la découverte des initiatives du tourisme responsable. Cela donne deux supers sites internet : celui du blog de leur voyage www.caminosostenible.org et un autre site, qui est une mine d’information en terme de permaculture par exemple : www.viajerosustentable.com
Ils répondent à mon email, mais ne peuvent pas vraiment m’aider, ils n’ont pas rencontré tant d’hôtels que cela sur leur route semblerait-il ? En tout cas, le rendez-vous est pris, il faudra que j’aille leur rendre visite un de ces jours en Patagonie, où ils construisent maintenant leur propre maison en appliquant tout ce qu’ils ont appris sur le chemin.
C’est donc en visitant leur blog, que je tombe sur cet article : « Comment reconnaitre un vrai eco-hotel ? » et que je découvre au passage l’existence de Finca Exotica. Un email plus tard le rendez-vous est pris, je devrai leur refaire signe lorsque je m’approcherai.
Voyage en « Camion-Stop »
Comment faire Tarcolès-Carate en un jour ? Y a-t-il des bus ? A quelle fréquence ? Et comment faire ensuite le trajet Puerto Jimenez-Carate, sur Google Map on y distingue à peine une route… un chemin ? Y a-t-il des transports collectifs dans cette partie perdue tout au bout de cette grande péninsule ?
Pas de souci, plus j’acquiers l’expérience du voyage, plus j’improvise… Il est loin le temps où je faisais mon premier road trip : Saint Petersbourg – Bratislava et où j’avais tout organisé en amont et presque entièrement réservé avant même de partir !
En Amérique Latine, il y a toujours une solution ! Je me lève aux aurores, une moto-taxi, qui conduit un employé de l’hôtel au travail, me dépose à 6h pétante au bord de la route principale. Un bus ne devrait pas tarder à passer et pourra me déposer dans le village voisin à 15km de là.
Oui, mais voilà, malgré mes grands signes, le bus passe devant moi, et file… tout droit ! Que fais-je ? Il parait qu’il y a un bus toutes les heures. J’attends 1h pour attraper le prochain ? Hummmm… bon, ok, j’avais promis à papa et maman… mais la tentation est vraiment trop forte… et si je tendais le pouce, pour une fois, exceptionnellement ?
10 minutes plus tard, me voici à bord d’un ENORME camion, vous savez, comme ceux des films américains ! Quand je l’avais vu arriver à l’horizon, j’avais baissé mon pouce. Il arrivait à si grande allure, je n’aurai pas pensé qu’il se serait arrêté! Mais si! Et bonne surprise, il se rend jusqu’à la frontière avec le Panama : ce qui signifie que je peux faire 3h-4h de route avec lui, il me déposera à l’entrée de cette si désirée « péninsule de Osa », juste p.a.r.f.a.i.t. Il y a des jours comme ça, on pense que la journée commence mal (le bus qui ne s’arrête pas), et en fait le mauvais se transforme en très bon : au lieu de devoir enchainer 3 ou 4 bus collectifs et de mettre le double de temps, me voici quasiment arrivée en 4h de temps. Et cerise sur le gâteau, mon chauffeur est super sympa, et m’invite même pour le petit dej J
Un bus plus tard, me voici à Puerto Jimenez, d’où j’apprends qu’il y a dans à peine 1h le dernier collectif qui part pour Carate ! Quel timing ! Sans avoir fait du stop, je ne serai définitivement pas arrivée à l’heure pour attraper ce bus collectif, et aurai dû passer la nuit ici en attendant le lendemain matin.
Finca Exotica Ecolodge et les Tortues de Mer
Lorsque que Gaby, la co-gérante de Finca Exotica, me voit arriver, elle m’avoue qu’elle ne pensait pas que je réussirai en effet à faire le chemin sur la journée ! Elle me conduit à ma « Tiki tente », l’endroit est vraiment magique.
Finca signifie ferme en espagnol, et c’est ainsi que l’aventure avait démarré pour Markus (d’origine allemande) et Gaby (du Costa Rica) il y a déjà 11ans. Je vous invite à découvrir les lieux et ses nombreuses pratiques durables en lisant l’article que j’ai écrit sur Hopineo.
Dormir dans une toile de tente au milieu de la forêt tropicale et juste à côté de la plage, en mode océan pacifique et grosses vagues toute le temps, ça donne des bruits de fond digne des meilleurs CD de relaxation… vous savez ceux où on entend les vagues et les cui cui des oiseaux. Lol. Bon, par contre, bien que je travaille sur ma peur des serpents, c’est encore loin d’être oublié. Du coup, c’est pas trop le trip relaxation de rejoindre me tente, de nuit, tous les soirs, armé de mon téléphone portable en guise de torche… c’est plutôt en mode parano et inspection des lieux permanente !
Je passe une semaine à Finca Exotica. Une semaine plutôt très studieuse, mais entre deux : je mange à nouveau délicieusement bien, fait un footing bien sportif le long de la plage… et surtout… rencontre les tortues de mer : la maman tortue verte géante qui vient pondre la nuit, et tout un seau de bébés tortues Lora. Cela grâce à Phoebe et à son initiative pour la conservation des tortues « Cotorco ». Finca Exotica soutient l’initiative de diverses manières (voir l’article sur Hopineo en cliquant ici), et en proposant par exemple près de 60% de remise sur le gite et le couvert aux volontaires.
Une sacrée nouvelle expérience au cœur de la rainforest, et que je quitte finalement, mais ne pars pas très loin : je traverse le Golfo Dulce pour rejoindre un ecolodge uniquement accessible en bateau : cocotiers, plage privée, mangrove et foret primaire, suivez-moi au Saladero Ecolodge !