Malokin! Bonjour du pays des Mayas! Voici 3 jours que le grand voyage a commencé. J’ai atterri mardi au Mexique. Un atterrissage en douceur car j’y retrouve Marion, une copine d’enfance de Vendôme. Nous étions dans la même classe au collège quand nous avions 12 ans! Nous ne nous étions pas revues depuis le lycée lorsque (merci Facebook!) nous nous retrouvons pour une furtive entrevue à Melbourne en Australie en 2010. Marion vit maintenant à Cancún depuis 2 ans et demi avec son chéri, Carlos. J’ai vraiment de la chance, être si bien « recueillie » et accueillie ainsi, c’est une belle introduction à ce nouveau continent. Merci Marion! Muchas gracias Carlos ! 😀
Cancún : des plages bleues turquoises de carte postale longeant de grands complexes hôteliers en béton… mais aussi de mystérieux temples mayas chargés d’histoire, des « cenotes » (gouffres d’eau douce) secrètes, un peuple indigène qui survit entre deux mondes bien différents… le contraste est saisissant. Je trouve ici à la fois tout ce que je déteste et adore du « tourisme ». Prêt pour une petite réflexion sur la destination à mes côtés ?
La Prostitution de la Reine…
Avez-vous déjà mis les pieds dans une « zone hôtelière » ? C’est-à-dire tout une petite ville sortie de terre dans le but unique d’accueillir des touristes du monde entier ? A Cancun, la «zona hotelera» a vu son 1er hôtel inauguré il y a 40 ans, et compte aujourd’hui plus de 26 000 chambres sur une bande de terre (en partie superficielle) de 20 km de long et 400 m de large (entre la mer et la lagune).
Cancún, porte d’entrée de cette «Riviera Maya» » mexicaine et destination de prédilection des « spring breakers », signifie « nid de serpents » en maya… les mayas savaient-ils déjà que ce petit village de pêcheurs deviendrait un lieu si controversé ? !
Cet étalage de richesses, d’excès (nourriture, drogues, alcool, sexe…), ces constructions massives qui détruisent la faune et la flore… tout cela dans le but de « gagner rapidement de l’argent » sans penser aux conséquences pour la région, son peuple et les générations futures… Cela me rend bien triste.
J’ai trouvé cet article très intéressant sur le sujet : « Cancun, paradis des touristes, enfer pour les Mexicains » (Nouvel Obs / Rue 89). L’article date de 2008, et très certainement la situation n’est-elle plus tout à fait la même aujourd’hui, 6 ans plus tard. En tout cas, je l’espère bien… je ne reste pas assez longtemps pour pouvoir mener l’enquête. Mais je trouve que l’article analyse bien la problématique à laquelle Cancun fait face, tout comme de nombreuses autres destinations à travers le monde.
…pour nourrir son Royaume
Memo (surnom pour Guillermo) est mexicain et travaille comme vendeur d’excursions dans les hôtels pour le compte d’une grosse agence de voyage canadienne (comme mon amie Marion). C’est dans notre petit van, sur la route du retour après une belle journée organisée par AllTourNative (avec la visite de la Cenote et Cité Maya de Ek Balam, une journée juste magnifique, merci beaucoup à Marion pour l’invitation, vraiment inoubliable !!) que nous entamons le débat sur la « prostitution » de Cancun.
Bien que plutôt d’accord avec moi, Memo insiste aussi sur le fait que ce tourisme balnéaire de masse a tout de même des aspects positifs selon lui. Il permet à beaucoup de personnes de rester vivre au Mexique et d’y avoir un emploi leur permettant de nourrir leur famille. C’est bien beau de penser à la conservation du patrimoine, des cultures… mais si le peuple n’a pas de quoi remplir son estomac, soit il émigre vers d’autres régions ou même à l’étranger, soit il meurt…
Et puis si on y pense, cette zone hôtelière, c’est un peu leur « usine ». Est-ce pire que toutes ces régions du monde où les gens se lèvent le matin pour aller travailler à la chaîne sans aucun contact humain en devenant des espèces de machines à leur tour ?
Ha, ha, je me fais l’avocat du diable, c’est certain, il y a toujours pire… Ne m’en voulez pas, j’essaie de développer un peu l’anti-thèse de la problématique ! (c’est pas facile quand même !).
Le développement de l’éco-tourisme pour sauver un peu la donne
Bon, il y a quelques lueurs d’espoir pour améliorer la situation cependant. Des lueurs d’espoir qui sont d’ailleurs déjà en train de se concrétiser petit à petit.
A l’exemple de cette magnifique journée d’excursion passée avec AllTourNative. Cancun a commencé la diversification de son offre touristique pour sortir un peu du « all inclusive » proposé par ces grandes chaînes hôtelières internationales (où les touristes ne sortent quasiment pas de leur hôtel durant tout leur séjour… et ne font finalement que très peu vivre le tissu économique local). Cette agence propose des circuits aux alentours de Cancun, en immersion dans la nature et la culture maya. Tout est fait pour développer un tourisme responsable dans le respect de l’environnement et de ses habitants.
De même, je vais séjourner la semaine prochaine dans un eco-hôtel à Chetumal, le Mayan Secret Boutique Hotel. J’ai hâte de découvrir ce que signifie « éco-tourisme » dans cette région du Mexique à quelques pas de ce tourisme balnéaire de masse. Je suis curieuse…
Vous restez avec moi, hein ?
Et Vous ?
Que pensez-vous de la problématique: un mal pour un bien ?
Avez-vous des exemples de destinations qui suivent le même schéma ?
Des recommandations d’activités et hôtels « responsables » au Mexique ?